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Yves Reuter et son analyse sur l'écrit et le décrochage |
Il rappelle dans un premier temps que le décrochage scolaire a toujours existé sur le plan national et international. Il souligne "que les stratégies de prévention, en pointant des personnes "à risques", peuvent être stigmatisantes et assigner à une identité de décrocheurs."
Dans un second temps, l'universitaire souligne certains points négatifs ancrés dans le fonctionnement même de l'école : " L'Ecole ne prend pas en compte toutes les formes de littératie. L'Ecole ne vise pas la maîtrise de la lecture et de l’écriture, elle vise des pratiques scolaires de la lecture et de l’écriture. Il a donc responsabilité de l'Ecole dans l'échec de l'apprentissage de la lecture et de l'écriture, entre autre par une surnormativité et des demandes très formelles."
Yves Reuter propose ensuite des pistes de réflexion basées sur ses propres travaux. Il démontre en particulier que les publics issus de milieux socio-professionnels pauvres possèdent une véritable richesse de vocabulaire mais que leur rapport "au vocabulaire et à la conscience disciplinaire sont flous."
Il insiste sur le fait que l'école, par ses élèves, est perçue comme un lieu d'évaluation et non d'apprentissage, que "l’écriture scolaire est vécue comme une sanction notamment pour l'orthographe" ce qui contrarie l'appétence naturelle de ces élèves pour les nouveaux mots.
Sa conclusion tient en trois points :
l'Ecole ne prend pas assez en compte la culture écrite existante des élèves.
Il faut donner du temps pour construire ce rapport à la culture écrite
Il ne faut pas stigmatiser l'erreur pour éviter la peur de se tromper
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